Gabon : Écouter les louanges et adorations 7/7 dans un bureau commun est-ce normal ?

 

Le bruit au travail est un facteur qui affecte sérieusement la productivité des employés. En effet, la nuisance sonore fait partie intégrante  du processus de prévention de santé et de sécurité au travail.  

 

 

Quand peut-on parler de nuisance sonore au travail ?

 

En entreprise, de plus en plus d’employés ayant un bureau affirment ne pas pouvoir être concentrés pendant les heures de travail. Certains commencent à bien travailler après les heures normales de travail donc à partir de 17h et de ce fait entrent à chaque fois tard chez eux. On ne travaille pas beaucoup mais on passe beaucoup de temps de au travail.

 

Le bruit au travail peut provenir de différentes sources. Il existe des bruits inhérents aux activités de production de l’entreprise. Cela peut  être le bruit des machines ou de tout appareil utilisé en continue dans l’entreprise pour produire les services. Ce type de bruit n’est pas considéré comme de la nuisance sonore car ils sont inévitables. Cela ne signifie nullement pas qu’il est sans risque sur la santé. L’employeur devrait dans ce cas entretenir l’employer sur les dangers encourus et mettre à sa disposition des kits nécessaires pour limiter les risques.

 

La véritable nuisance sonore en entreprise provient des employés eux-mêmes et quelque fois de l’extérieur du bâtiment. Pour ce qui est du bruit provenant du personnel, il peut s’agir des conversations téléphoniques, du bavardage incessant et aussi de l’écoute de la musique en plein service. 

 

 

Le bruit au travail, une nuisance souvent sous-estimée

 

Patrick Chevret, chef du laboratoire acoustique au travail de l’INRS France dira 

« Il n’est pas facile d’objectiver la notion de bruit. Un son devient un bruit dès lors qu’il est perçu comme gênant. En outre, il existe toute une gamme d’intensités pour lesquelles l’oreille est en danger sans forcément que le salarié le perçoive. » 

 

Concernant l’objet de cet article, nous avons constaté que grand nombres d’employés imposent à leurs collègues des chants d’une obédience religieuse, sans se soucier de leur avis. Et vu que le sujet de la religion demeure tabou en Afrique au risque de te faire traiter de démon ou de sorciers polluant l’environnement de travail etc., les autres collègues se muent dans un silence et encaissent.

 

Plusieurs employés développent une tendance à vouloir ramener leur appartenance religieuse au travail. Étant déjà familiarisés au lieu de service, ils y développent leurs pratiques habituelles afin de faire valoir leur religion.

Pourquoi ne pas mettre des écouteurs ? À croire que la musique est destinée aux autres et surtout à observer celui ou celle qui souffrira de cette écoute afin de démasquer « l’esprit négatif de la salle ».

 

La raison principale est de « purifier » les lieux et dans la mesure du possible, attirer de nouveaux fidèles.

 

La productivité ? On s’en fiche, nous sommes des fonctionnaires.  Les fonctionnaires se croient à l’abri de toute répression car seul l’état peut les destituer de leur fonction. Il est pourtant connu que, toute entreprise ou structure appartenant au secteur public est laïque. Cela signifie qu’aucune religion ne prime, tout doit se faire dans la neutralité religieuse.

 

En effet 95% de ces cas sont révélés dans la fonction publique car le privé étant plus strict. Dans le privé, on est payé uniquement si l’on est productif. Bien qu’aucune loi ne stipule l’application du principe de neutralité religieuse dans le secteur privé, les chefs d’établissements inscrivent des lois y relatives dans le règlement intérieur et dont la non mise en application est sévèrement sanctionnée. 

 

Écouter de la musique dans votre lieu de travail peut nuire à la tranquillité des autres salariés ne partageant pas les mêmes convictions religieuses que vous. 

Ce type d’acte a donc des effets non traumatiques mais qui ont des retombés psychologiques et comportementaux sur les employés. À la longue, cela mènera à mal la communication et la cohésion d’entreprise, détruisant ainsi l’esprit d’équipe.

 

 

 

Comment peut-on éviter ce type de déroutement ?

 

Il est clair que la fonction publique doit améliorer sa qualité de vie au travail. Le travail devient un lieu de purification, où le respect d’autrui n’est que très peu pris en compte. Ce qui entraîne le manque de motivation constaté et donc une baisse de productivité. 

D’ailleurs très peu de gabonais sont heureux d’aller au travail le matin et plusieurs d’entre eux partent avant l’heure de fermeture. Les services s’ouvrent à 9h et sont refermés aussitôt à 14h. Cela est la résultante du mal être qui règne au travail. 

Dans l’optique de réduire la recrudescence de telles pratiques, la mise en place d’un Comité de Sécurité et de Santé au Travail propre à la fonction publique comme en France serait idéal.  Il traitera ces questions à travers des stratégies adaptées afin d’améliorer les conditions de travail de tous les employés. 

 

L’Equipe de BEKS.

     

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