Ces derniers jours, une vidéo relayée par Media Afrique News a largement circulé, mettant en lumière des tensions internes au Radisson. Ce conflit entre salariés et direction dégrade l’image d’un établissement pourtant emblématique.
Comment un hôtel de cette envergure, doté de procédures claires et d’un encadrement structuré, peut-il être le théâtre d’une telle crise sociale ?
Comment des informations sensibles peuvent-elles fuiter au point d’alimenter un conflit ouvert ?
La réponse est simple : l’absence ou l’inefficacité du Comité de Sécurité et de Santé au Travail (CSST).
Le CSST, correctement organisé, permet aux salariés de participer aux décisions qui impactent leurs conditions de travail, leur sécurité et leur bien-être, mais aussi la performance globale de l’entreprise.
Cette instance incarne le dialogue social, l’équilibre et la participation. Sans elle, le dialogue se réduit à un face-à-face stérile entre employeur et représentants du personnel, générant le conflit social le plus paralysant : celui qui bloque le climat, les projets et la confiance.
Et c’est le conflit social le plus dangereux, car il bloque tout : le climat, les projets, la confiance.
Alors, certains employeurs prennent un raccourci :
« Mes salariés sont ingérables. »
« Le problème, c’est le salarié gabonais. »
Et très vite : recours à des entreprises de mise à disposition du personnel. 🤦♂️
Mais le vrai problème est ailleurs.
Le cas Radisson n’est pas isolé.
C’est 95 % des entreprises au Gabon, toutes confrontées à une pression sociale similaire.
Elles ont néanmoins un point commun : Aucune d’elles n’a réellement réussi à mettre en place un CSST efficace, ni un CPCES (Comité Permanent de Concertation Économique et Sociale).
Or, ces deux instances sont les piliers indispensables à la stabilité sociale en entreprise.
Mais trop souvent, le patronat les refuse, les minimise, ou les transforme en coquilles vides.
Sans doute de manière inconsciente et par manque d’expertise spécialisée, 98 % des formations sur le CSST au Gabon se limitent à la présentation des textes juridiques.
Depuis cinq ans, je sensibilise les entreprises à replacer ces comités au cœur de leur stratégie.
Vous ne pouvez pas développer durablement votre entreprise sans intégrer la dimension humaine au plus haut niveau.
Les représentants du personnel ne sont pas vos adversaires. Ils remplissent leur rôle et, en l’absence de structures efficaces, leur influence ne fera que croître.
Il vous manque deux éléments clés du puzzle : le CSST et le CPCES.
Vous souhaitez apaiser le climat social ? Stabiliser votre organisation ? Prévenir les crises ?
Contactez-moi.
J’avoue que cela me fait toujours sourire quand certains inspecteurs du travail me disent :
« Monsieur BEKALE, normalement, l’État gabonais devrait vous ériger une statue pour le travail que vous faites. Vous nous facilitez vraiment la tâche. »
Et du côté de la CNSS, ils s’amusent à m’appeler… Monsieur CSST.
C’est ce genre de reconnaissance, spontanée et sincère, qui me rappelle pourquoi je me bats chaque jour pour faire avancer la culture de la prévention au Gabon.
Steeven BEKALE
Expert CSST & Dialogue Social
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