Ce qui devrait être un trajet d’à peine une heure est aujourd’hui un supplice de 2h30, parfois 3 heures.
- Les véhicules s’abîment.
- Les conducteurs s’épuisent.
- Les routes détruisent plus qu’elles ne relient.
Et les conséquences sont graves.
Les transports en commun, déjà rares, ont quasiment disparu.
Un chauffeur me confiait récemment :
« Si je fais un aller-retour entre Bifoun et Ndjolé, je gagne peut-être 20 000 francs… mais je rentre avec une panne. Ce n’est pas rentable. »
Résultat :
- Plus de clandos dans la zone.
- Il faut parfois attendre des heures, voire toute une journée, pour se faire transporter.
- Les camions deviennent, à défaut, le seul moyen de déplacement.
- Les prix des denrées, du ciment, des matériaux de construction explosent.
- Les villages restent coupés du reste du pays.
- L’économie locale est à l’arrêt.
Ajoutez à cela le problème d’eau et d’électricité, et vous obtenez une région abandonnée à elle-même.
Face à cette impasse, de nombreux jeunes n’ont d’autre choix que d’acheter une moto pour se déplacer.
Mais faute de transports publics, ces motos sont surexploitées.
On les utilise même pour transporter du matériel lourd, inadapté.
Résultat : les accidents parfois mortels se multiplient.
Ce tronçon n’est plus qu’un axe.
C’est devenu un mur.
Un frein brutal au développement.
Et pourtant, cette région a massivement voté pour le changement, avec l’espoir sincère d’un avenir meilleur.
C'est difficile mais nous avons encore espoirs.
Il y a quelques jours :
Des femmes d’Ebel Abanga, reconnues pour leur pacifisme, ont bloqué la route au niveau du pont pour lancer un appel d’alerte.
Le ministre Séraphin Akure-Davain, fils de la province a dû se déplacer, appelant au calme et promettant :
- Un raclage immédiat, à court terme et,
- Le retour d’une entreprise pour relancer les travaux, à moyen terme.
Mais une question reste en suspens :
Comment l’État va-t-il faire, avec tous les défis qu’il affronte déjà ?
- Ce tronçon est devenu un symbole de douleur.
- Un symbole d’oubli.
- Un symbole de honte.
Il est temps d’agir.
Affaire à suivre.
Steeven BEKALE
Fils du département Abanga-Bigné
Écrire commentaire