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Crise sociale La Nouvelle Gabon Mining : les symptômes d’un CSST fantôme ou totalement inexistant.

 

Depuis quelques jours, plusieurs vidéos circulent sur les réseaux sociaux, montrant des manifestations à Franceville visant directement la société Nouvelle Gabon Mining.

 

Les manifestants dénoncent, entre autres, l’attribution de postes clés à des expatriés, pointant du doigt une gestion jugée opaque et déséquilibrée.

 

Plus préoccupant encore, des informations sensibles concernant la gestion financière de l’entreprise ont été relayées à des activistes, vraisemblablement par des salariés. Ce type de fuite traduit un malaise profond et un climat de défiance installé au sein de l’organisation.

 

D’après nos les dires de manifestants, l’entreprise collabore avec plusieurs sociétés de mise à disposition de personnel.

 

En tant que professionnel du dialogue social et de la prévention des risques, je peux l’affirmer sans détour : il s’agit d’un dysfonctionnement majeur du CSST (Comité de Sécurité et de Santé au Travail) et du CPCES (Comité Permanent de Concertation Économique et Sociale).

 

Chez BEKS CONSULTING GABON nous disons : "Un CSST invisible pour des tensions bien visibles" et "Un CPCES muet, pendant que l’entreprise crie."

 

 

Un mal structurel sous-estimé

 

Une fois de plus, un pan de notre économie risque d’en pâtir parce que les entreprises et parfois même les autorités continuent de sous-estimer le rôle stratégique de ces deux instances.

 

Posez la question à dix salariés choisis au hasard dans n’importe quelle entreprise : « Connaissez-vous les membres de votre CSST ou de votre CPCES ? »

La majorité vous répondra non si ce n'est tous. 

 

Demandez-leur s’ils connaissent leurs délégués du personnel ou syndicaux, la réponse sera oui.

 

Ce constat illustre une réalité préoccupante : la négation a pris le dessus dans l’organisation du dialogue social.

 

Et pour contourner cette pression syndicale souvent perçue comme encombrante, certaines entreprises externalisent massivement leur main-d’œuvre via des sociétés de mise à disposition du personnel, croyant ainsi se protéger des tensions sociales internes.

 

Mais cette stratégie ne résout rien. Pire encore, elle alimente une nouvelle dérive : des salariés, se sentant déresponsabilisés et peu considérés, n’hésitent plus à faire fuiter des informations internes pour nuire à l’image de leur entreprise.

 

Les mouvements d’humeur ou les grèves, lorsqu’ils aboutissent, deviennent extrêmement spectaculaires et agressifs, révélant un profond ras-le-bol resté étouffé pendant trop longtemps. Et ce sont toujours les mêmes revendications qui émergent : la « tête » du directeur général ou de certains responsables.

 

On ne parle plus d’amélioration des conditions de travail, on ne dialogue plus : ce que les salariés veulent désormais, c’est une rupture nette et définitive.

 

Pour les salariés, cela signifie qu’un point de non-retour a été atteint.

Repartir à zéro devient alors l’unique issue, tant le climat interne a été abîmé.

 

Et pourtant, il existe des leviers puissants pour prévenir ce type de crise :

 

  • Le CSST, chargé de veiller à l’amélioration continue des conditions de travail.
  • Le CPCES, garant du dialogue économique et social, capable d’alerter la direction sur les déséquilibres financiers et de rappeler au dirigeant son rôle de chef fédérateur.

 

Bien mis en place, ces deux instances instaurent un véritable équilibre social et réduisent naturellement l’influence excessive des délégués du personnel et des représentants syndicaux.

 

Conclusion : il est encore temps

 

Il est regrettable que ces outils soient encore perçus comme secondaires.

Ils sont pourtant essentiels à l’équilibre social en entreprise.

Les ignorer, c’est choisir la fragilité.

Les activer, c’est miser sur la stabilité.

 

Nous pouvons vous accompagner.

Non seulement pour améliorer le dialogue social, mais pour transformer l’ensemble de votre organisation à travers un plan d’action concret, structuré et clé en main.

 

La grève dans votre entreprise ?

Ce n’est peut-être qu’une question de temps… à moins d’agir dès maintenant.

 

Steeven BEKALE 

Expert CSST et Dialogue Social 

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